«C'est juste l'histoire d'une famille. Une famille très soudée et parfaitement normale», explique le réalisateur Gleb Panfilov, 66 ans, dans son vaste bureau du Kinokomitet de Moscou. Son dernier film, Les Romanov: une famille couronnée, relate certes l'histoire d'une famille, mais pas n'importe laquelle: celle de Nicolas II, le dernier tsar russe, assassiné avec sa femme et ses quatre enfants, dont le tsarevitch hémophile, le 17 juillet 1918. Pour consacrer le «retour» de celui qui a été absent des salles obscures depuis 1990, le film de Panfilov a été montré en première mondiale en ouverture du XXIIe Festival international de Moscou, alors que sa postproduction, à Londres, n'est pas encore terminée.
La sortie du film en salle est prévue en Russie pour octobre, ainsi que sa version télévisée, en cinq épisodes. Fresque certes «historique», puisque Gleb Panfilov met en scène «des personnages ayant existé dans notre Histoire», les 160 minutes de pellicule mettent avant tout l'accent sur les détails de la vie quotidienne de la famille impériale. Et seulement pendant les derniers mois de son existence: de février 1917 à juillet 1918.
Sujet tabou. «Je ne pouvais pas ne pas faire ce film», raconte Panfilov, agacé par les critiques russes qui ont souligné qu'il s'agissait de «l'oeuvre de [ses] dix dernières années. J'ai même lu quelque part que j'avais passé vingt ans sur ce projet. C'est faux. J'ai juste mis le temps qu'il faut.» L'idée de travailler sur la famille impériale remonte