Une grande chaîne de télévision américaine prépare un documentaire intitulé... «Boring Brussels». Ennuyeuse Bruxelles.

Et pourtant. Tout l'été, des images prises par les plus célèbres photographes de l'agence Magnum sont placardées sur les murs du centre-ville de Bruxelles (1), on s'agite chez Modo Bruxellae (2) pour organiser le parcours annuel de la mode où viendront, en octobre, s'exprimer les dernières tendances made in Brussels, et le Botanique se prépare à accueillir la centaine d'artistes qui enflammeront la scène musicale belge à la rentrée,

«Abruxellation». Alors, ennuyeuse Bruxelles? Il n'y a qu'à consulter les programmes du MAD (supplément culturel du quotidien le Soir) pour mesurer l'ampleur d'un préjugé (trop) communément admis. En plein coeur du printemps, dans la semaine du 26 avril au 2 mai,une douzaine de salles accueillaient 80 formations musicales! Pour une capitale d'un million d'habitants, dont le centre-ville mesure à peine deux kilomètres sur trois, c'est énorme, en tout cas à la hauteur d'une rumeur voulant que ce soit la ville européenne qui offre, chaque soir, le plus de spectacles par nombre d'habitants. Dire que Bruxelles souffre de son image est un pléonasme. On la présente comme une ville affreuse, balafrée, éventrée, moquée pour ses interminables conflits linguistiques ou ses eurocrates. Elle-même, souvent pas plus enthousiaste sur la question, rougirait à l'idée de s'autocélébrer. «Nous avons le premier gouvernement dont aucun membre ne déteste