Raymond LeRoy Clark, surnommé «Slim» eu égard à son physique filiforme, est l'un des meilleurs interprètes de chansons de cow-boys que ce genre, si particulier, ait jamais engendré. Rien pourtant ne prédisposait cet ex-futur professionnel de base-ball, obligé d'abandonner prématurément gant et batte à la suite d'une blessure à l'épaule (comme le violoniste hillbilly Roy Acuff), à rejoindre la joyeuse cohorte des cowpunchers chantants, emmenée par les Gene Autry, Dick Foran, Jimmy Wakely, Ken Curtis (le gandin de la Prisonnière du désert de John Ford), Tex Ritter (qui s'afficha un temps avec le big band de Stan Kenton) et autres William Boyd, alias Hoppalong Cassidy. Springfield, Massachusetts, la ville résidentielle d'Omer Simpson où Clark voit le jour le 11 décembre 1917, n'est pas plus portée (comme le reste de la Nouvelle-Angleterre) sur le folklore countrysant que Chamonix, Espelette ou Aubervilliers. Néanmoins, à 8 ans déjà, Petit Ray ne cesse de clamer que, plus grand, il fera cow-boy chantant, comme Carl T. Sprague, Harry «Haywire Mac» McClintock, ou encore Jules Verne Allen, qu'il écoute religieusement. Il casse tellement les oreilles de ses parents que ceux-ci, excédés, finissent par lui offrir une guitare pour son treizième anniversaire, dans l'espoir de contrarier sa vocation. Six mois plus tard, il est capable de reproduire d'oreille tous les 78 tours de la discothèque familiale.
A 17 ans, l'aspirant garçon vacher sonne, sans le savoir, comme Wilf Carter (égalemen