Les 6, 9, 12, 14, 17, 20, 24 et 26 août au Residenzhof de Salzbourg.
La colère du ciel s'est abattue sur Salzbourg et c'est sous des trombes d'eau que le public s'engouffre dans le Residenzhof pour découvrir la nouvelle production d'Iphigénie en Tauride de Gluck. Le manège de chevaux investi de tribunes et d'une scène, où fut présenté il y a trois ans l'Enlèvement au sérail palestinien dirigé par Minkowski, est parfaitement bâché. Mais les cordes, flûtes et hautbois du Mozarteum doivent dès l'ouverture crever le fracas de l'orage et le bruit des gouttes fouettant le toit de plastique, pour s'épanouir en un flux dirigé par Ivor Bolton.
Avec ce chef, on est loin de la doxa musicologique gardinérienne, mais les phrases respirent, comme celles du Mozart de Colin Davis, base idéale pour la noblesse plain-chant de Susan Graham qui va se déployer ensuite. La mezzo américaine sait qu'en rendant justice à Gluck, elle rend justice au romantisme tout entier, car le compositeur d'Orphée et Eurydice était vénéré de Beethoven, Brahms, Schumann, Mendelssohn et même Berlioz. On la sent d'emblée très investie, exaltant de toute la profondeur de son intonation la progression naturelle des mélodies à dominante majeure. On se régale de l'entendre ornementer avec superbe, tout en s'impatientant de la voir accompagnée du choeur des prêtresses à la scène VI de l'acte II.
Depuis ses Nuits d'été sous la baguette d'Ozawa, il y a quatre ans au Festpielhaus, Graham s'est encore approchée de l'idéal de can