Menu
Libération
Interview

Monsieur le Barron

Article réservé aux abonnés
L'ancien pianiste de Stan Getz et de Dizzy mène sa carrière sans se presser.
publié le 5 août 2000 à 3h13

Jazz In Marciac

Samedi, 21 heures: Kenny Barron Trio, Ahmad Jamal Trio et George Coleman. Dimanche, 21 heures: Jacky Terrasson Trio, Wynton Marsalis & Friends. Tél. 05 62 09 33 33. Jusqu'au 14 août.

Longtemps considéré comme un «musicien pour musiciens», Kenneth Barron, né le 9 juin 1943 à Philadelphie, a été découvert par l'ensemble du grand public jazzy après qu'il eut rejoint le quartette de Stan Getz. Depuis la disparition du ténor, en 1991, la carrière de son ancien sideman a donc pris une tout autre tournure, qui lui vaut aujourd'hui d'apparaître en tête des référendums de lecteurs des revues spécialisées et d'enregistrer des albums systématiquement encensés. Juste retour des choses pour un pianiste quinquagénaire, longtemps dans l'ombre des Ted Curson, James Moody, Roy Haynes, Yusef Lateef, Freddie Hubbard, Philly Joe Jones et autres Ron Carter (il a également tenu le clavier du groupe Sphere), dont la venue dans le Gers constitue l'un des sommets de Jazz in Marciac.

Vous avez reçu récemment plusieurs distinctions. Comment expliquez-vous cette reconnaissance tardive?

Je suppose que je me suis amélioré. Je ne suis pas quelqu'un qui a connu un succès fulgurant, mais j'ai beaucoup appris au fil des années. C'est sans doute ce que les gens entendent aujourd'hui. On prétend souvent qu'un musicien n'atteint jamais sa maturité avant la quarantaine.

Est-ce votre avis?

En partie, oui. Plus vous pratiquez et meilleur vous devenez. Miles Davis a dit un jour: «Ça prend du temps de joue