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Libération
Critique

Acidité gastrique.

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«Acid House» d'après Irvin Welsh, l'auteur de «Trainspotting».
par Alain Pacadis
publié le 9 août 2000 à 3h18

Acid House

de Paul McGuigan avec Stephen Mc Cole, Ewen Bremner, Arlene Cockburn. 1 h 16.

Un footballeur anglais rencontre Dieu et l'acide. Transformé en mouche, il pourra voir ses parents baiser. Un autre opère une transsubstantiation de son corps imbibé de Guinness dans le corps d'un nouveau-né. But des opérations, ici aussi: voir les parents niquer. Bref, rien ne va plus et il se pourrait que sur ce coup-là, la civilisation ait touché le fond.

Le film de McGuigan part d'un matériau pourri: deux nouvelles d'Irvin Welsh. L'auteur de Trainspotting (où déjà les foetus passaient par les waters) a un problème avec la question de l'origine. Il aimerait effacer les traces, se refaire une virginité, ressusciter. C'est là qu'il a trouvé son filon: le mal de vivre des jeunes. L'acide comme un grand rewind. Il se pourrait fort que l'intéressé soit un imposteur total. Il a fini par faire croire aux journalistes en mal de sociologie qu'il serait le porte parole semi-lucide de la génération aciiiid, le Fitzgerald des descentes de speed. Or Irvin Welsh est peut-être l'auteur le plus triste sur le sujet, un gâte-sauce qui ne voit dans la rave qu'une plongée dans la défonce. Son écriture ne transmet rien: personne n'a jamais envie, en le lisant, de réécouter un morceau du Reese Project ou Acid Traxx de Phuture. Beaucoup en revanche pensent conclure sa lecture sur un vomi rageur. Remercions donc cette adaptation catastrophique, soûlante, ridicule, mais aussi rock, donc hors sujet (musique: Oasi