Avec l'été, les écrans se peuplent de films qui, sans être nuls, sont inaboutis. Furia, film français du très jeune Alexandre Aja, et le Piège, du Tchèque Vladimir Michalek, appartiennent à cette catégorie.
Furia est l'oeuvre (la première) du fils d'Alexandre Arcady. Mais oubliez cette information people, elle n'aidera pas à comprendre à quoi ressemble son film. Loin du pittoresque à la mie de pain de papa, tout aussi étranger au «jeune» cinéma français qui tente pathétiquement de mettre ses petits pieds dans les pas de la Nouvelle Vague, le jeune Aja a voulu faire dans le politico-métaphysique et a choisi un matériau de base «noble»: la nouvelle de Julio Cortazar, Grafitti, qui raconte comment une dictature pourchasse les artistes et les esprits libres, comment une organisation «résistante» adopte les mêmes méthodes que son ennemi, et montre qu'au milieu de tout cela, il n'y a de place que pour la trahison, la peur, la violence et le malheur.
Pour porter son histoire, Aja a choisi une équipe de jeunes et moins jeunes comédiens, de valeur indiscutable (de Merhar à Pierre Vaneck, ils sont bons, avec une mention spéciale à Mario Brandt). Il a également parié sur une certaine abstraction. Tout cela irait bien si sa mise en scène ne manquait de souffle, de sens du tempo.
Protectorat nazi. Le piège pourrait être un western bohême et morave, il en possède tous les ingrédients. Un étranger débarque un jour d'été dans une bourgade terrorisée par un gros paysan nouveau riche, qui rachèt