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Libération
Disparition

Louis Nucera, le copain d'alors

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L'écrivain niçois a été renversé hier, à Carros, par un automobiliste. Il avait 72 ans.
publié le 10 août 2000 à 3h19

C’était un «copain d’abord», un ami de Georges Brassens et de Joseph Kessel, de Raymond Devos et de Raymond Moretti, d’Alphonse Boudard et de Jean Cocteau. On connaissait aussi ses goûts, en particulier pour le vélo. Il a été fatal à ce «stakhanoviste de la bicyclette», selon l’expression d’André Tillieu dans sa biographie de Georges Brassens. Louis Nucera est mort en selle à 72 ans, renversé par un automobiliste dans ses Alpes-Maritimes natales. Le chauffeur est en garde à vue.

Téléphoniste. Né le 17 juillet 1928 à Nice, ville dont il ne cessera de se faire le héraut, fils d'un plombier mort jeune et d'une tricoteuse attentive, Louis Nucera (dont le nom est parfois orthographié «Nucéra», comme sur la couverture de son livre de mémoires, Mes ports d'attache, chez Grasset) a exercé divers métiers en s'arrangeant toujours, comme malgré lui, pour qu'ils aient un rapport avec la littérature. Employé de banque au Comptoir national d'escompte, où il débuta comme téléphoniste en 1944, il se précipite pour servir un client indifférent à presque tous ses collègues: le prix Nobel Roger Martin du Gard. Il note aussi que Jean Giono, «en 1911, était entré, comme chasseur, à l'agence de Manosque de la même banque». Journaliste au quotidien communiste le Patriote, puis directeur des relations publiques de Philips Disques quand il s'installe à Paris en 1964 (ça lui permet d'aider à lancer Johnny Hallyday, Nana Mouskouri et quelques autres), puis directeur littéraire chez Lattès de 1973 à 198