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Libération
Critique

«Harry» le bienfaitueur.

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Dominik Moll signe une comédie sadique et jubilatoire, un grain de folie dans une mécanique dramatique implacable.
publié le 14 août 2000 à 3h25

Harry, un ami qui vous veut du bien de Dominik Moll avec Laurent Lucas, Sergi Lopez, Mathilde Seigner et Sophie Guillemin. 1 h 57.

Sortie demain.

Précédé d'une rumeur euphorique éclose au dernier Festival de Cannes, Harry, un ami qui vous veut du bien devrait en toute logique remporter dès sa sortie nationale demain mardi, un vif succès. Ce qui n'est que justice, tant ce second long-métrage de Dominik Moll (après Intimité, sorti confidentiellement en 1994) est une comédie jubilatoire, écrite, filmée et interprétée avec une précision et un sens de la tenue dramatique tranchants.

Ecrivain raté. Au départ, un personnage d'aujourd'hui, très «jeune cinéma français», interprété de fait par le jeune comédien qui s'est le mieux illustré ces dernières années dans la catégorie, Laurent Lucas. Michel enseigne le français à des Japonais vivant à Paris, est aussi le père de trois petites filles perpétuellement énervées, et a fait, pour nourrir sa petite tribu, le deuil de ses ambitions d'écrivain. Ou plus précisément oublié d'en faire le deuil. Absorbé par sa vie matérielle, ses responsabilités familiales, sa maison de campagne à retaper, il a fini par effacer de sa mémoire ce jeune âge où il écrivait des poèmes et des nouvelles dans le journal de son lycée.

Mais l'écriture est une compagne tenace qui ne se laisse pas si facilement abandonner. Elle refait donc irruption dans sa vie, comme un méchant retour de refoulé, sous les traits de Harry, dont le seul prénom (Hitchcock, Eastwood, voire,