La Route du rock fête son dixième anniversaire mais c'est le monde à l'envers. Les guitares, cette année, il fallait les chercher. Le festival malouin a été rebaptisé la Route de l'électro tant le contingent électronique y était important. Evidemment, cela s'explique par l'indisponibilité de certains groupes. Oasis, un temps envisagé, était occupé à se poudrer le nez ailleurs, ce que personne n'a regretté. Seulement, c'est aussi une nouvelle démonstration de la façon dont la techno a contaminé la musique actuelle. Si, la fréquentation décevante d'Hélio Colors l'a démontré, l'époque des grandes raves (tout du moins payantes) est probablement révolue, la techno aujourd'hui, sous une forme plus ou moins abâtardie, est partout. Au-delà de ce constat, en coulisses, les programmateurs se disaient fiers qu'à peu de choses près l'affiche de cette édition corresponde à ce qu'ils ont écouté eux-mêmes toute l'année. Leur goût a évolué comme a évolué celui de leur public. Il y a quatre ans encore, Saint-Malo était le bastion français de la «brit pop». Un comble, pour un festival qui se déroule dans un fort bâti pour nous garantir d'une invasion anglaise. Menswear, Gene, Marion... autant de groupuscules oubliés qui ont eu table ouverte ici. Aujourd'hui, c'est à Laurent Garnier que le public fait un triomphe et on ne peut s'empêcher de penser au chemin parcouru.
Sobre et efficace. Considérablement dépouillé par rapport à ce qu'on a pu voir à l'Olympia il y a deux ans, le nouveau live du DJ