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Libération

La censure tient l'affiche.

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Après l'affaire «Baise-moi» et l'offensive contre «Fantasmes», un festival de films à scandale au Saint-Germain-des-Prés.
publié le 16 août 2000 à 3h26

Censure et Cinéma

12 films à scandale, du 16 au 29 août, au Saint-Germain-des-Prés, 22, rue Guillaume-Apollinaire, 75006. Tél.: 01 42 22 87 23.

Amorcé par l'éviction de Baise-moi hors des salles de cinéma, l'été de la censure a-t-il jeté ses derniers feux? Promouvoir, l'association de défense des valeurs familiales qui a obtenu l'annulation du visa du film de Virginie Despentes, n'entend pas, elle, en tout cas, en rester là. Elle s'est immédiatement mise en position de faire coup double devant le Conseil d'Etat, en attaquant, de la même façon et dans la foulée, un autre film à la réputation sulfureuse: Fantasmes, le film coréen de Jang Sun-woo, sorti le 5 juillet, dont l'intrigue relate les relations sadomaso d'un quadragénaire et d'une étudiante.

Parents «concernés». Fort éloigné de la violence et de la crudité visuelle de Baise-moi, le film est ­ pour l'instant ­ seulement interdit aux moins de seize ans, sans avertissement particulier. Sans doute a-t-il eu le tort d'attirer l'attention par une publicité étalant, autant que le rappel de son succès à Venise, l'interdiction pudibonde dont il a fait l'objet dans son propre pays. Impair que ses promoteurs ont, depuis, rattrapé à leur manière, en avisant le public, par voie de presse, qu'il faut se hâter d'aller le voir... avant que le Conseil d'Etat ne lui retire, à lui aussi, son visa.

Le risque n'apparaît pas négligeable, à en juger par l'attitude du Conseil qui a expédié le cas Baise-moi en huit jours. La procédure, cette fois,