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Libération
Critique

«In extremis», fragile comme un Roch

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Le film d'Etienne Faure doit beaucoup à son interprète principal.
publié le 23 août 2000 à 3h36

Entre le Festival gay et lesbien qui le trouvait trop straight et les exploitants qui le décrétaient trop pédé, In extremis aura quand même mis longtemps à sortir du placard. Les projections de presse ont eu lieu en mars dernier, une sortie pour le 12 avril était annoncée. Julie Depardieu passe en promo chez Ardisson pour vanter le film, les premiers papiers paraissent dans les magazines. Puis silence radio, le film ne sort plus. Le micmac qui a présidé à cet escamotage n'est pas très étonnant: In extremis a été produit en toute indépendance, sans télé, sans pré-achat distributeur, autant dire sui generis et promis à une carrière d'orphelin sans toit ni loi. Il faut avouer qu'avec son titre et le nom de la prode (The End!), le produit était un peu difficile à placer en vitrine. L'obstination de la responsable de sa distribution au sein d'Odessa film, Mounia Baïnouti, après bien des galères, aura fini par payer. Le film sort bel et bien et c'est tant mieux.

Premier long-métrage d'Etienne Faure, In extremis suit les turpitudes d'un garçon dont les parents sont morts dans un glacier des Alpes; un ado, Thomas livré à lui-même sans repères mais non sans désirs, pour les filles et garçons de rencontre, au hasard de nuits d'errance et de beuverie. Le film ne raconte rien, il se développe selon une logique digressive, un coq-à-l'âne où alternent des moments réalistes et d'autres relevant de la fantasmagorie pure.

Les influences de Faure sont évidentes, Cocteau bien sûr pour l'art de l