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Libération

L'Etrange Festival, fidèle à sa réputation

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Huitième édition résolument bizarroïde.
publié le 23 août 2000 à 3h36

Et si c'était là le véritable rendez-vous sadien de la rentrée? Gothiques pâles comme les linges, dandys synthétiques en costume de Schiap', vidéophiles ventrus et gavés, venus là «vérifier», créatures transgenres percées aux quatre fers traînant en laisse soumis, pluggés de frais, cinéphiles tatamisés appareillés de filles japonaises en fichu... Ces tribus de nouveaux cinéphiles-mutants organisées en sociétés secrètes ont nourri année par année la réputation de l'Etrange Festival. Au point que, l'an passé, le rendez-vous autrefois confidentiel de la fin août s'est vu migrer vers le grand auditorium des Halles. Mais, face au succès, l'équipe n'adoucit rien. La huitième édition, qui ouvre ce soir pour deux semaines, se promet de faire l'enfer, confirmant sa fidélité en direction des auteurs maison (Harmony Korine en ouverture avec Julien Donkey Boy, comme il y a deux ans avec Gummo) et ses délires pointus: nuits extrêmes, thématiques fouettées, performance (la pornqueer Annie Sprinkle pour un show judicieusement intitulé Herstory of Porn, le 2 septembre), perles (le Caligula de Tinto Brass, le Voyage de la peur d'Ida Lupino, The Swimmer, film javellisé de Frank Perry, des films italiens sur des mafieux frappés de nanisme). Mais, une fois encore, le meilleur est à espérer de l'entreprise de haute contre-éducation cinéphile que l'Etrange Festival érige autour du cinéma japonais ­ incontestablement la région la plus ontologiquement bizarre du septième art. Ainsi, on découvrira T