360° à l'ombre par la Compagnie Amoros et Augustin, à Aurillac jusqu'au 26 août, à 21 h 30.
Coproduit par le Festival d'Aurillac, 360 ° à l'ombre est une affaire de physicien et d'entomologiste, de peintre en bâtiment comme d'archéologue minutieux scrutant le sable. Quittant les friches et les théâtres pour rejoindre la rue, la compagnie Amoros et Augustin met au jour une succession d'images construites à vue, ranimant les peintures rupestres de la grotte de Lascaux, les dessins dans le sable des Navajos, la douche de Psychose ou la mémoire des Aborigènes d'Australie. Sur ce vaste plateau où est suspendu un immense drap blanc, les six comédiens dessinent, filment, écrivent, chantent et déploient les rêves mystiques des origines. Il faut empêcher la peinture de sécher, répandre minutieusement les ocres au sol, respecter précisément les minutes d'une régie complexe, surtout lorsque la tenture doit se déchirer de part en part, laissant apparaître une autre image en gestation.
De ces registres franchement élimés par des années de résurrection ethno-commerciale aurait pu naître un show son et lumière grandiloquent et un peu kitsch. Mais un travail sur le temps et sur les effets visuels du souvenir se délie plutôt, une réflexion sur la représentation passée au prisme de la mémoire, comme légèrement déformée. Plaçant sa recherche au confluent d'un certain sens de l'abstraction et de la théorie de la main à la pâte, où subsiste irréductiblement l'aléatoire, la compagnie esquisse une p