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Libération
Critique

Handke, où sourd la violence

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publié le 26 août 2000 à 3h42

Saison Eté de Bussang (Vosges)

Jusqu'au dimanche 27 août.

Rens.: 0329615048

«J'eusse voulu dessiner les moments qui bout à bout font la vie, donner à voir la phrase intérieure, la phrase sans mots, corde qui indéfiniment se déroule, sinueuse, et, dans l'intime, accompagne tout ce qui se présente du dehors comme du dedans. Je voulais dessiner la conscience d'exister et l'écoulement du temps.» Henri Michaux est longuement cité dans le programme été 2000 à Bussang; en guise d'exergue à la pièce de théâtre muet de Peter Handke, le Pupille veut être tuteur.

Polémique. Ce duo sans paroles date de 1969, des débuts d'un écrivain dont la première oeuvre théâtrale s'intitulait Outrage au public et dont la plus récente, Voyage en pirogue, «film de la guerre» en Yougoslavie, a soulevé un tollé, même à Vienne où elle a été créée en juin 1999. Avec sa condamnation sans nuances du rôle de l'Occident en Bosnie, avec ses persiflages déplacés, notamment contre les reporters, Handke soudain a donné à ses lecteurs l'impression d'un dérapage: catalogué proserbe, il a été décrété «crétin international de l'année» par un Salman Rushdie abasourdi.

Les choses ne sont jamais si simples: «Handke voulait probablement signifier "ne diabolisons pas tout un peuple", puis la polémique s'est envenimée» : voilà ce qu'a dit de ces débordements de l'artiste autrichien, la dramaturge serbe Biljana Srbljanovic, opposante de l'intérieur invitée cette semaine par le Théâtre du peuple .

Quoiqu'il subsiste des rapprocheme