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Libération
Critique

Tout bagne pour les Coen

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«O'Brother», huitième réalisation du duo fraternel, se joue du genre «film de forçats».
publié le 30 août 2000 à 3h48

A première vue O'Brother Where Art Thou semble appartenir à un genre très américain: le film de bagne. Ce cinéma mêle le social et le Noir, et son joyau reste Je suis un évadé, avec Paul Muni, tourné par Mervin Le Roy en 1932, l'année de l'accession de Franklin Delano Roosevelt à la présidence des Etats-Unis. On pouvait compter sur les frères Coen pour nous mitonner un chain gang movie (le nom VO des films de bagne) qui incorpore tous les ingrédients majeurs de ce type de films. On n'est pas déçu.

Vers la comédie. L'action d'O'Brother Where Art Thou? dont le titre «français» a été réduit à O'Brother, se passe donc dans les années 30 au coeur du Sud profond. S'évadent trois forçats, très différents, puisqu'ils sont joués par George Clooney avec une moustache à la Clark Gable ­ ou, au choix, à la Errol Flynn ­, John Turturro en skinhead de la grande crise de 1929 et Tim Blake Jones, le moins connu, en blondin hurluberlu. Bien qu'aucun de ces fugitifs ne soit vraiment méchant (on se demande même comment ils ont pu échouer dans un lieu de détention si dur), ils sont pourchassés par une armée de chiens policiers et un vigile en chef particulièrement sadique. Dans leur échappée belle, les trois enchaînés vont chercher à se défaire de leurs fers, seront victimes de trahisons, croiseront de sacrées fripouilles et des types sympas, des gangsters et des prédicateurs, puis reviendront assez près de leur bagne pour retrouver un trésor que l'un d'entre eux affirme avoir enterré.

Voilà l'hi