«Là où dorment les choses»... Du bel intitulé d'une exposition passée, reste un souvenir en forme de pile de bâches dont le blanc vire au gris. Ainsi d'épais draps pliés au carré, exprès oubliés, comme pétrifiés sur la margelle en granit du puits de Kerguéhennec. Dans cette cour où autrefois ouvraient les écuries, la bergerie, le chenil, le pigeonnier, et où ne circulent plus ni chevaux, ni moutons, mais quelques artistes et visiteurs, plus dix personnes qui font tourner à l'année ce Centre d'art contemporain (et Centre culturel de rencontre). Le domaine de Kerguéhennec, un château du XVIIIe siècle, avec dépendances et chapelle, arboretum, et lavoir vide, potager abandonné et fermes, appartient depuis près de trente ans au conseil général du Morbihan. Soient 192 hectares de terres, dont une moitié fut plantée au XIXe siècle d'un fabuleux parc à l'anglaise, devenu dès 1986 l'un des plus conséquents jardins de sculptures contemporaines de l'Hexagone.
Brocéliande. Cela se trouve, ou plutôt se cherche, non loin de la forêt de Brocéliande, à une demi-heure de Vannes, à six kilomètres de Guéhenno son calvaire et son chêne creux le Pouldu, classé au Patrimoine, pour avoir offert de l'ombre, dit-on, à Jules César... Bref, Kerguéhennec est situé sur la commune de Bignan qui fut repère de chouans. Tous ces détails pour affirmer que l'endroit s'avère très, très calme. On a aperçu un pêcheur, au bord de l'immense étang aux trois triangles de ciment blanc plongeant dans l'eau et symboli