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Libération

Dubuffet se met au vert

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publié le 1er septembre 2000 à 3h54

Le château des Adhémar veille sur Montélimar, avec une bonhomie seigneuriale de bon aloi. Cette absence de forfanterie a fini par susciter des initiatives du côté de la culture. Et voici comment un centre d'art contemporain a installé ses pénates au milieu des vieilles pierres doctement scrutées par les touristes. L'hiver dernier, il ouvrait ses portes avec une exposition animalière un peu bébête (Libération du 16 février); aujourd'hui, il récidive avec un artiste aussi confirmé que mort puisqu'il s'agit de Jean Dubuffet.

Clés en main. Toujours très active, la fondation Dubuffet est une entreprise efficace capable de fournir une exposition quasiment clés en main. Pour l'occasion, elle a prêté, outre ses conseils, une tour et deux monuments installés dans les jardins du château, quinze personnages du cycle Coucou Bazar au rez-de-chaussée et douze éléments de l'Hourloupe au premier étage. Dans la petite entrée du domaine, là où sont vendus les billets pour la visite et des reproductions de Dubuffet en cartes postales, ont été rajoutées quatre de ses oeuvres peintes au polyuréthane. Soit trente-quatre produits signés par l'inventeur de l'art brut, de quoi se faire une idée assez précise et pas trop encombrante de sa Foire aux images.

Une trentaine d'années après les faits, les tableaux et sculptures de Dubuffet conservent une fraîcheur malicieuse, un mélange de fausse naïveté et de véritable habileté. Ses couleurs simples, ses formes enveloppantes, ses jeux de mots et sa théâtral