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Fils Grade à vue Bocal terminal

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Cette semaine, suite et fin du feuilleton «les Sept Familles du polar», entamé dans notre Cahier d'été.
par Bertrand DELCOUR
publié le 1er septembre 2000 à 3h54

Cette semaine, suite et fin du feuilleton «les Sept Familles du polar», entamé dans notre Cahier d'été.

La force publique avait en pleine nuit alpagué Marc-Edouard, 19 ans, qui se déflaquait le cyclope contre une tubulure d'horodateur.

Trois heures sonnaient à Sulpice lorsque le sergent Bardot et l'adjoint Delong l'injectèrent au G.Q.G. le plus proche de la maison Poulaga où une nombreuse belle-famille vaquait à de molles occupations. On lui présenta une pipette, puis une seconde, et on lui intima l'ordre de «souffler tout ce qu'il pouvait». Il s'exécuta. Le machin n'émit pas de pouet comme il l'eut cru, mais les bagues réactives virèrent l'une au bleu cobalt, l'autre au vert émeraude. Les schmidts se mirent à sept pour examiner en connaisseurs: il était turbopositif à l'éthylomètre et giga-oké au cannabis-testing. Une belle totale qui allait lui faire mal aux overs sur sa main-courante.

On n'eut plus qu'à le pousser vers le corridor du fond qui remuglait comme une gencivite de poivrot. De quatre portes bégueules, on en choisit une. D'une bourrade, il intégra son royaume, c'est-à-dire qu'il se retrouva solitaire dans le Bocal. Rien. Quatre murs taillés comme dans le granit. Une chiotte à la turque dans le coin gauche et un bat-flanc en béton nu qui courait sur deux portions du quadrilatère. Un néon mouchamerdeux, en haut, giclait une sorte de foutre lumineux dans l'habitacle.

Marc-Edouard n'était plus qu'un vague épouvantail pourri, une loque couverte de loques, pour tout dire u