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Libération
Critique

Auguste Chabaud s'éclate à la fête

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publié le 5 septembre 2000 à 4h00

Ce jour-là, c'était fête au village, une fête votive. Graveson célébrait donc l'un de ses saints. Les enfants s'étaient agglutinés autour du bassin, excités par un concours de pêche, les adultes belotaient en sirotant (ou l'inverse), et Auguste Chabaud rappelait, depuis le cimetière où il est inhumé depuis quarante-cinq ans: «Le goût chaud de la vie, je l'ai toujours pratiqué.»

Provençal. Le peintre s'est installé à perpète dans les murs du musée qui lui est dédié. Sur le cours National trône en effet le musée Auguste-Chabaud, qui conserve dans son fonds quelques-unes des oeuvres d'atelier de l'enfant du pays. Car si Chabaud est né à Nîmes en 1882, c'est à Graveson qu'il se marie et qu'il passera les

dernières années de sa vie. Il meurt dans son mas de Martin, propriété familiale, en 1955. Un buste placé devant le musée, à deux pas du bassin où les enfants trempent leur fil, rappelle qu'il fut aussi sculpteur. Et si la fête est dehors, elle est aussi dedans, puisque, cet été, le thème de l'exposition est la recherche du sens de la fête dans l'oeuvre d'Auguste Chabaud. Les années précédentes avaient déjà permis d'éclairer chaque fois une facette particulière de l'artiste, tantôt, comme en 1995, sa période tunisienne, tantôt, comme l'an dernier, son oeuvre graphique.

Chabaud, longtemps regardé comme le plus «allemand» des peintres provençaux, notamment à cause de sa présence à la Neue Secession, en 1910, à Berlin, dégage ici un autre aspect de sa personnalité. Un double aspect. L