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Libération
Critique

Manifesta, passeport pour Ljubljana

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Edition slovène de la biennale d'art contemporain, sur le thème de la frontière.
publié le 11 septembre 2000 à 4h09

Manifesta 3

Biennale européenne d'art contemporain

à Ljubljana (Slovénie), jusqu'au 24 septembre.

Un écran divisé en deux, où défilent simultanément des vue aériennes. D'un côté, la ville de Ljubljana: pointes des clochers, ponts, coquets immeubles austro-hongrois, une vie tranquille. De l'autre, les mêmes plans de la même cité, en loques cette fois, comme Dresde, en 1945, après le passage des forteresses volantes. Vidéo de Nika Span (né en 1967), artiste slovène. Manifesta, biennale européenne d'art contemporain, a pris ses quartiers à Ljubljana, capitale d'un pays épargné par la tourmente balkanique. L'indépendance autoproclamée de la Slovénie s'était soldée, en juin 1991, par une semaine de combats et 70 morts. On a vu pire dans la région. Ni vraiment à l'ouest ni à l'est, bénéficiant de la prospérité de l'Autriche, d'une quasi-homogénéité ethnique, la capitale slovène est une sorte de Genève des Balkans, où fourmillent les espaces piétonniers et les étals de fleurs (à croire que les habitants en mangent), et où vrombissent, sur les voies rapides, les derniers modèles de chez Audi, Porsche et Mercedes.

Lignes de faille. Issue de l'insatisfaction créée par les structures trop lourdes des grandes manifestations artistiques (Biennale de Venise, Dokumenta de Kassel, etc.), Manifesta fut créée dans les années 90, aux Pays-Bas, par un groupe international de conservateurs de musées et de commissaires d'exposition conscients d'un manque à combler. Bénéficiant de subsides de la Commi