On sait que Picasso a eu beaucoup de femmes. De ses amours sont nés plusieurs enfants, qui eux-mêmes en mirent plusieurs au monde. Parmi ceux encore vivants, certains aiment à faire la une des journaux: Paloma et ses parfums, Claude et son bizness, Marina et son village au Viêt-nam... D'autres fuient les médias comme la peste. Bernard Ruiz Picasso, 40 ans et petit-fils du grand maître, appartient à cette seconde catégorie. On ne le voit nulle part, on n'entend jamais parler de lui et personne ne sait vraiment à quoi ressemble sa collection. Une collection pourtant estimée comme la plus importante de tous les héritiers Picasso, pour la simple raison que lui seul avec sa demi-soeur Marina, qui a déjà vendu une partie de son bien pour financer ses oeuvres caritatives peut revendiquer une filiation «légitime» avec Pablo.
70 toiles. Aujourd'hui, le très discret Bernard soulève un morceau du voile qui recouvre son bien depuis vingt-cinq ans. Dans le Kunstforum de Vienne, il expose pour la première fois une partie importante de sa collection: 70 toiles peintes entre 1899 et 1972 (un an avant la mort du maître), accompagnées d'une trentaine de dessins passionnants datant de l'époque cubiste. L'impression générale est de toute beauté, avec des oeuvres magistrales (le Repos, 1932; Suzanne et les vieillards, 1955; Couple, 1970) qui donnent une idée de la richesse recluse au fond des coffres de Bernard Picasso.
Car ces 70 tableaux ne représentent vraisemblablement qu'