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Libération
Critique

Sacré Reverend Horton Heat

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publié le 12 septembre 2000 à 4h14

Il fait partie de cette fameuse confrérie «agité du bocal made in Texas», regroupant indistinctement quelques incurables atypiques comme Jimmy Carl Black (l'Indien des Mothers of Invention) et Dan Del Santo (le rasta de Fort Alamo), une poignée de joviaux excentriques regroupés au sein des corporations Austin Lounge Lizzards ou Brave Combo, des phénomènes de foire revendiqués, genre les albinos brothers Johnny et Edgar Winter, voire les ultimes pistoleros outlaws (Billy Joe Shaver, David Allan Coe...) naguère entraînés par «Shotgun» Willie Nelson.

Premier gang. Fils spirituel d'un Louis Prima confédéré qui aurait fauté avec Junior Brown, Jim Heath, alias the Reverend Horton Heat, authentique preacher rockabilly dévoyé par les attraits du surf et de la country, a tout du héros d'une BO de Tarantino. Orphelin natif de Corpus Christi, capitale de «la musica texana», le Rev', comme l'ont surnommé ses ouailles, savait jouer à la guitare l'intro de Rock Around the Clock avant même de commencer à marcher et tournait dans tous les bouges du golfe du Texas à la tête de son premier gang, Chantilly Lace (ainsi baptisé, bien sûr, en hommage au regretté Big Bopper), alors que ses condisciples collégiens se débattaient encore avec Pythagore, les fractions et les racines carrées. Au programme, quantité de reprises des années 50, avec une certaine prédilection pour le répertoire Sun d'Elvis («Ce type était le premier punk, il avait un nom ridicule, mais bon Dieu, quel chanteur!») et pour les