Il arrive aujourd'hui à Harmony Korine exactement le douloureux désaveu que rencontre toute pop-star anglaise à la tête d'un quintette rock. Une montée en flèche immédiate (buzz, hype, ce que l'on voudra), qui ne saurait s'accompagner que d'un retour de bâton aussi soudain. C'est ainsi que depuis quelques jours ce sera à qui le premier trouvera Julien Donkey-Boy un rien limite. Le garçon n'ayant pas réellement changé (ce qui pourrait effectivement tenir lieu de reproche, bien qu'on imagine mal un critique reprocher à Tod Browning d'avoir filmé des freaks toute sa vie) tout en proposant à son style et à sa recherche une voie de sortie (la grâce, frôlée, heurtée) d'autant plus intéressante que volontiers casse-gueule, on en vient à se demander si l'aura qui a baigné Harmony a jamais été d'ordre esthétique: on sait, bien sûr, que le côté enfant prodige (les médias lui donnent 26 ans depuis au moins trois ans) et fouteur de merde de Korine a rapidement supplanté la forme filmique, un peu à l'image de ses «coups» fameux (dont le dernier exemple en date a été d'entamer, puis d'interrompre avec perte et fracas, une série de docu-bastons, intitulés Fight Harm, où il était systématiquement tabassé). Le couple rebelle et glamour qu'il forme avec Choë Sevigny a encore ajouté à la confusion branchée. Sans parler de sa passion pour la claquette...
Il n'est pourtant pas impossible que Korine ait lui même sa propre part de responsabilité dans cet écart: Julien est un film qui contient suffi