Un temps pour l'ivresse des chevaux de Bahman Ghobadi avec Nezhad Ekhtiar-Dini, Amaneh Ekhtiar-Dini, Madi Ekthiar-Dini... 1h20.
On pourrait se contenter de rêver sur le titre, imaginer un western iranien avec des canassons alcooliques dérapant sur la gueule de leur cavaliers ou hennissant des insanités au sommet d'une montagne. Il y a de ça dans le film de Bahman Ghobadi, des scènes atroces et fantastiques où, après avoir vidé leur auge de flotte coupé à la gnôle, les bêtes chargées à mort titubent l'oeil révulsé à travers l'immensité calamiteuse couverte de neige. On peut juste regretter que le cinéaste n'ait pas d'avantage encore développé ce côté Au hasard Balthazar de son film et enfoncé le clou bressonien du calvaire anthropologique converti en fable animalière. Quelques séquences magistrales, en particulier dans la dernière partie, nous comblent et nous frustrent en même temps de cette autre ivresse qui nous aurait fait boire, enfin jusqu'à la lie, la coupe pleine de la bestialité! Le cinéaste a préféré inscrire son film dans les cadres plus classiques du mélo, parfois un peu trop tire-larmes à notre goût.
Sauvagerie. On suit en effet le parcours d'enfants, frères et soeurs orphelins d'une même famille, s'exténuant à une maigre survie parmi des adultes rendus implacables par leur propre pauvreté. La sauvagerie des rapports humains éclate à tout propos, les coups pleuvent et les crasses des hommes succèdent aux vacheries d'une nature qui s'acharne avec une joie maléfique