Un million deux cent soixante-huit mille personnes ont regardé Bérénice mardi soir en prime time sur Arte, ce qui représente 5,6 % de parts d'audience. Des chiffres insolites pour du théâtre à la télé, et plutôt encourageants. Certes, la présence de Gérard Depardieu, aux côtés de Jacques Weber et de Carole Bouquet, est la raison première de ce presque engouement. Mais on peut imaginer que la musique de Racine aura touché un nombre non négligeable de téléspectateurs. Aucun théâtre ne rêve d'une telle affluence (il faudrait remplir 1 500 fois l'Odéon) et il n'est pas abusif de dire que ce Bérénice, par ailleurs loin d'être parfait, est le premier événement de la saison théâtrale qui s'ouvre.
Combien de spectateurs iront-ils voir Mes fils, le nouveau spectacle de Jean-Marie Patte donné à partir de ce soir dans la petite salle de la Colline (200 places)? La réponse n'a guère d'importance: chaque spectacle de Patte est lui aussi un événement, c'est-à-dire, comme le rappelle le dictionnaire, «ce qui arrive et qui a quelque importance pour l'homme par son caractère exceptionnel ou considéré comme tel».
Mystère persan. De quelque importance pour l'homme s'annonce également le programme iranien proposé par le Festival d'automne à partir de la semaine prochaine. Pour l'occasion, un chapiteau a été dressé dans le parc de la Villette. Où l'on se pressera pour un exceptionnel programme de musiques du Khorassan et pour une reconstitution du Tazieh, tragédie rituelle qui tient de l'opéra et