Catherine Tasca qui se déplace au MixMove, le Salon de la génération techno, Beaubourg qui accueille les expos et concerts des «Rendez-vous électroniques», Henri Chapier qui lance à grand renfort de pub son «festival @rt outsiders», censé témoigner de la vitalité d'une «création technologique, électronique, numérique»... Le moins qu'on puisse dire, c'est que la techno est à deux doigts de l'institutionnalisation. Voire d'une récupération qui voudrait englober sous une même bannière, vaguement estampillée «culture techno», les musiques électroniques, le webdesign, la photographie numérique ou encore les installations multimédias.
Pas de «culture techno». Mais à l'aune d'une programmation pour le moins éclatée, géographiquement comme thématiquement, le constat s'impose: il n'y a guère plus de «culture techno» qu'il y aurait de «culture radio» par exemple. Le seul point commun entre le vidéaste expérimental Lefdup, l'illustrateur Beb Deum, la photographe Tina Merandon, les chorégraphes n + n corsino ou encore le dessinateur Fred Beltran est l'emploi du même outil, l'ordinateur. Est-ce réellement suffisant pour construire une identité «techno»?
Cacophonie. La volonté d'ouvrir les «Rendez-vous électroniques» à d'autres formes de création que les désormais traditionnels DJ et labels musicaux était certes louable. Les moyens financiers n'ont pas suivi: moins de 10 000 francs pour l'expo multimédia à Beaubourg, 35 000 pour «Techno land», l'intervention de designers et plasticiens au M