Menu
Libération

Le carnaval de Lyon s'étoffe

Article réservé aux abonnés
La troisième édition, hier, a attiré 150 000 spectateurs.
publié le 18 septembre 2000 à 4h27

Lyon envoyée spéciale

Deux religieuses quittent le défilé dominical pour rejoindre la colline fervente de Fourvière. «C'est un... envoûtement, oui, c'est le mot», concluent-elles, ravies de cette manifestation païenne et carnavalesque. Le matin même, des athées sortaient de la cathédrale, tout aussi contents d'avoir assisté à la messe des artistes. Lyon se perdrait-elle dans ses collines? Cela arrive tous les deux ans, avec la Biennale de la danse, qui a débordé des théâtres pour gagner la rue avec son défilé.

Structuré. Pas moins de 4 500 participants se sont déversés dans la rue centrale et piétonne de la République pour traverser la presqu'île des Terreaux jusqu'à Bellecour. Le syndrome Zidane n'a pas attendu la Coupe du monde pour se répandre ici, puisque les participants viennent de tous les quartiers de la périphérie et des communes environnantes, cela depuis six ans.

Juchés sur des poubelles accrochées à des réverbères, perchés aux balcons, les spectateurs avaient trouvé toutes les solutions possibles pour assister à ce que l'on peut désormais appeler un rendez-vous populaire. La troisième édition de cette rave à la lyonnaise s'est structurée. Les artistes ­ chaque groupe d'amateurs travaille avec des professionnels ­ intègrent peu à peu la dimension de la rue. Chars, échasses, oriflammes, attirent l'oeil, alors que les premières éditions tâtonnaient, trop proches du sol ou peu audibles. Tout n'est pas au même niveau artistique, et les débordement gérés de Rio n'ont pas