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Libération

Le XXe siècle, un thème qui masque les problèmes

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Le patrimoine ancien manque de moyens.
publié le 18 septembre 2000 à 4h27

L'avantage du XXe siècle, c'est qu'il ne coûte pas cher à entretenir. Aussi est-on conduit, de manière provocatrice, à s'interroger sur le bien-fondé d'avoir pris le siècle écoulé pour thème des Journées du Patrimoine 2000. Après la grande tempête de décembre, qui a révélé une souffrance chronique des monuments anciens, est-ce envoyer le bon message que de tant insister sur les architectures modernes? Aujourd'hui l'incantation du «moderne» sert de politique du patrimoine. Jacques Renard, nommé au printemps président du Centre des monuments nationaux, a ainsi pour leitmotiv d'«introduire l'art contemporain dans les monuments historiques», mais avoue n'avoir guère idée de l'état du Mont-Saint-Michel.

Ce discours a de quoi irriter ceux qui se retrouvent confrontés à des pignons cassés, des tuiles envolées, des problèmes plus complexes comme un afflux périlleux de touristes. Encourager des son et lumière dans des châteaux de la Loire avec des artistes invités à des tarifs parfois prohibitifs, est-ce vraiment ce qui est attendu d'une telle institution? Alors que le budget d'enrichissement des collections de ces monuments historiques reste très faible (de l'ordre de 3 millions de francs), Jacques Renard a l'intention de les réorienter vers l'art contemporain, à commencer (on n'est jamais si bien servi que par soi-même) par la décoration de ses propres bureaux à l'hôtel de Sully, dans le Marais. Le patrimoine ancien est-il décidément «trop ringard», s'étonne Jean-François Lasnier da