Courbet, Cézanne, Van Gogh, Monet, Renoir, Bonnard, Matisse, Braque, Picasso, Dalí, Munch, etc., les signatures suffisent à dire l'excellence des artistes ici réunis. Le dire ou plutôt le claironner. Car le but est clair, même s'il reste inavoué. Ameuter le chaland en lui promettant monts et merveilleux. La Méditerranée en plein Paris, comme si vous étiez, avec la stridulation des grillons et le parfum de la lavande. De la frontière espagnole à la frontière italienne. Le Cannet, Collioure, Saint-Tropez, Nice, Céret, etc., le voyage est organisé avec les meilleurs peintres de la modernité, comme on lit dans les manuels. Chaque nom propre est une promesse d'éblouissement. Promesse toujours tenue, exception faite de quelques étapes sans grand intérêt, parmi lesquelles le Saint-Tropez de Jean Puy, les rivages de Joaquín Sorolla y Bastida ou tels effets aquatiques de Louis Valtat. Ça n'a pas beaucoup d'importance, puisque tout est mélangé dans un parcours à la faveur duquel il y a peu de chances de trouver un fil conducteur. La visite erre en effet de rivages en
rochers, de mythologies en villégiatures, de ports en luxuriances, s'il faut en croire la division en sections dites «thématiques».
Confusion. La Méditerranée est-elle un thème? Un motif? Une matrice propice à enfanter des chefs-d'oeuvre? On n'en saura rien, tant l'absence de réflexion éclate à chaque pas devant une exposition qui «flotte» à la manière d'un vêtement trop large. Bien sûr, l'intérêt ne faiblit pas en revoyant