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Libération
Critique

Renaissance de bijoux chez Kugel

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Exposition-événement avec 150 pièces d'orfèvrerie.
publié le 22 septembre 2000 à 4h37

C'est à n'en pas douter la plus belle et la plus insolite exposition de la rentrée, biennale des antiquaires incluse. Les antiquaires parisiens Alexis et Nicolas Kugel présentent cent cinquante pièces d'orfèvrerie de la Renaissance, dans une acception assez large puisqu'elles vont de la résurgence de l'antique sous Frédéric II, dans la première moitié du XIIIe siècle, jusqu'à des petites boîtes ornées de miniatures de la fin du XIIe.

Cela fait belle lurette qu'il n'y a eu d'exposition similaire, et pourtant l'orfèvrerie de la Renaissance a, durant des siècles, fait l'objet d'une folie de la collection, qui avait repris de plus belle dans les années 1950. Mais elle a été stoppée net en 1969 par la publication par un historien de l'art des carnets d'un faussaire du XIXe, Reinhold Vasters. Restaurateur et copiste, ce dernier avait réalisé nombre de joyaux qui faisaient la fierté des collectionneurs et musées les plus fortunés. Dès lors, personne n'a voulu prendre le risque d'acheter, ou de vendre, des bijoux de la Renaissance, encore moins de s'aventurer dans une exposition au péril du ridicule. Cette orfèvrerie s'est endormie, entre autres dans le stock du père d'Alexis et Nicolas, Jacques Kugel, grand antiquaire disparu en 1985 (tous les bijoux exposés appartiennent à la galerie et sont à vendre, de 30 000 à plusieurs millions de francs). Ses deux fils ont voulu reprendre l'état de la question après la rencontre avec un conservateur du musée de Vienne qui fait autorité, Rudolf