En jazz, eu égard à la traditionnelle inflation de swing estival qui, chaque année, fait le bonheur des plagistes et des festivaliers, il apparaît difficile d'évoquer quoi que ce soit, qui, de près ou de loin, ressemble à une quelconque rentrée (voire à une banale «reprise», comme disent les sportifs collectifs). Cachetons substantiels obligent, les jazzeux ne bénéficiant guère du moindre répit pendant la durée des vacances dites d'été. Tout au plus peut-on donc signaler ici la commercialisation (relativement) imminente de quelques CD non dépourvus d'intérêt, tels le prochain opus afro-biscornu du free-bluesman Olu Dara: Neighborhoods (Warner Bros.); le retour aux affaires big band du toujours vaillant Quincy Jones: Basie and Beyond (Qwest), la rencontre (Blue Note) inattendue du saxophoniste al pesto Stefano di Battista avec le Robocop de la percussion Elvin Jones; la suite des aventures improvisées de l'inclassable banjoïste countrysant Béla Fleck: Outbound (Columbia); ou encore la deuxième visite en studio (autrement concluante que la précédente) de la vocaliste radio-crochet Ruth Cameron alias madame Charlie Haden (présent, bien sûr, derrière sa contrebasse): Roadhouse (Verve).
Aussi, plus que de rentrée, convient-il plutôt de parler de projets susceptibles d'améliorer un peu l'ordinaire jazzy. En cours, comme les retrouvailles, ce week-end à New York, d'Archie Shepp, Roswell Rudd et Grachan Moncur III, trois glorieux survivants des sixties libertaires; ou quasiment final