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Libération

En attendant Chao

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Rien de palpitant sur le front world.
publié le 23 septembre 2000 à 4h38

Qu'advient-il de la «world» en 2000? Tout le monde fuit l'appellation, tout en reconnaissant que le phénomène a bouleversé le paysage sonore. Dans le bric-à-brac des nouveaux hybrides (techno-traditionnel, pop et reggae africains, gombo-rap, afro-jazz orientaux...), une chose est sûre: la réédition a sauvé de l'oubli des centaines de styles, dont beaucoup sont d'ores et déjà éteints. Des collections traditionnelles (Prophet, Ocora, Inédit, Network, Buda, etc.) continuent de nous faire découvrir des bizarreries (la compilation Un monde de musiques); d'autres font revivre les styles urbains du temps des indépendances (Ethiopiques, la collection de Francis Falceto, exhume les années 60-70); les classiques guinéens et maliens de la même époque ressortent chez Mélodie/Syllart; l'afro-beat a refait une percée depuis deux ans. Idem en musique «orientale», avec des collections comme Arabian Masters, qui permettent aux néophytes de découvrir Oum Kalsoum et Warda, ou avec la série Barbès Café. Sans parler des innombrables rééditions jazz, salsa, reggae...

Alors que jusqu'ici les Anglais de Blood & Fire tenaient le haut du pavé en matière de rééditions (Pressure Sounds), on a vu cette année naître des collections françaises ou allemandes équivalentes.

Cette avalanche archéologique laisse les novices un peu désemparés; même si sampling et clonage donnent parfois des résultats (rap africain, dub et ska français, techno pakistanaise...), il leur faudra du temps pour dépasser la copie. La sc