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Libération

La galerie Agathe Gaillard congédiée

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publié le 23 septembre 2000 à 4h38

«Je suis dans cet endroit depuis vingt-cinq ans, et je m'y sens très légitime. Du moins, je m'y sentais... Le 30 juin, j'ai appris par huissier que je devais en partir le 31 décembre 2000.» Agathe Gaillard, la plus emblématique des galeristes photographiques, dit sa «stupéfaction». «Je ne m'y attendais pas. D'autant que l'on m'avait prévenue que je devais subir des travaux, du fait de la réhabilitation de l'immeuble.» Agathe Gaillard s'est installée en 1975 au 3, rue du Pont-Louis-Philippe, Paris IVe, coupe-gorge historique remis à l'honneur par Pompidou. Depuis, toute la rue ­ qui appartient à la Ville de Paris ­ a subi d'incessants changements, de nombreux immeubles ayant été réhabilités et des commerces déplacés puis replacés, au fur et à mesure des travaux. «Un projet d'ensemble», selon la Sagi (Société anonyme de gestion immobilière, en charge de la gestion et de la rénovation de certains immeubles de la Ville de Paris, comme le 3, rue du Pont-Louis-Philippe), qui a envoyé un «congé avec refus de renouvellement de bail commercial», qui inclut une réorganisation territoriale prévue par la Ville de Paris. Dernière opération : l'extension du mémorial du Martyr juif inconnu, situé non loin, rue Geoffroy-l'Asnier, qui amène ainsi le restaurant Grenier sur l'eau à déménager. Ce restaurant va-t-il s'installer à la place de la galerie Agathe Gaillard ? «C'est une éventualité», dit-on à la Sagi.

Depuis que la nouvelle s'est propagée, des photographes renommés ont écrit leur indig