Vingt-six semaines après le lancement fracassant de la carte «UGC illimité», ce mercredi marque l'arrivée sur le marché parisien du «Pass» Gaumont-MK2-Henoschberg. Il aura fallu six mois à Marin Karmitz et à Nicolas Seydoux (les deux leaders de ce GIE à trois) pour se résigner à la nécessité commerciale de s'aligner sur UGC. Beaucoup de temps, aussi, probablement, pour se doter des moyens techniques nécessaires (UGC, elle, a confié la gestion de ses abonnements à Bertelsmann).
Portée symbolique. Vendue 98 francs par mois (comme la carte illimitée), mais avec une contrainte d'abonnement plus souple pour le spectateur (6 mois au lieu de un an), le Pass se targue d'une offre d'écrans et de films supérieure respectivement de 15 % et de 33% à celle de l'UGC. Mais UGC, qui doit approcher des 120 000 cartes vendues, n'a-t-elle pas déjà éclusé le marché? D'un autre côté, beaucoup d'amateurs de cinéma ont pu se «réserver», dans l'espoir, justement, d'une surenchère de cartes concurrentes pour la rentrée. Et d'autres encore, sans doute, attendront l'occasion des cadeaux de fin d'année...
Quoi qu'il advienne de ses potentialités commerciales, le Pass a une portée symbolique énorme : il scelle la bascule de la grande exploitation dans un système qui bouleverse toutes les règles de fonctionnement du cinéma. D'autres réseaux devraient suivre: Pathé (qui a étendu sa formule nantaise du «Ciné à volonté» à Nice, Clermont-Ferrand et Strasbourg) ou le groupe Raymond, une puissance régionale.
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