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Libération

La bossa-nova en deuil de Baden Powell

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Le guitariste brésilien, compositeur de musiques populaires, est mort hier à 63 ans.
publié le 27 septembre 2000 à 4h46

Une partie de la mémoire des «años dourados» (années dorées) de Rio a disparu avec Baden Powell. C'était l'époque des cabarets de Lapa et de Copacabana, quand, au tournant des années 60, une bande de compositeurs et de musiciens (Baden Powell, João Gilberto, Tom Jobim, Vinicius de Moraes...) réinvente la musique et découvre la bossa-nova, rythme symbole d'une douceur de vivre à la brésilienne. Baden Powell commence alors sa carrière de «meilleur guitariste du monde», selon la Folha, quotidien de São Paulo.

Il est l'auteur de plus de 600 musiques populaires comme Prelúdio, Samba da Benção, Tem Dó, Berimbau et Carta ao To, écrites avec Vinicius de Moraes, ou Lapinha, Quá-Quá-Rá-Quá-Quá, Aviso aos Navegantes, avec son complice Paulo Cesar Pinheiro.

Tradition familiale. Né en 1937 dans un village près de Rio, Baden Powell était son prénom, donné par son père en hommage au fondateur des scouts. Dans la famille Aquino, la passion pour la musique remonte au XIXe siècle. A cette époque, le grand-père Vicente Thomás de Aquino a fondé et dirigé l'Orquestra Negra, composé uniquement d'esclaves. Le père de Baden Powell, cordonnier et guitariste amateur, aime réunir chez lui les meilleurs interprètes du Chorinho, comme Pixinguinha. A 8 ans, Baden Powell apprend la guitare, bientôt suivie d'études classiques de composition et d'harmonie. Très jeune, il apprécie autant les sambas de Noel Rosa, chantées dans les bars de Mangueira, que les études de Chopin et Bach. Il écoute les grands orchest