Une petite ville sur la Baltique, dans l'ex-RDA. Edwina et Willy, secondés par la jeune et peu dégourdie Zita et par Lucas, un globe-trotter de passage, ont ouvert une pension de famille dans leur maison. Les clients ne s'y bousculent pas, et le principal visiteur est Zbigniew, ami du couple et receveur des postes.
Meubles massifs. Sur le plateau du théâtre Hébertot, le décorateur Nicolas Sire a impeccablement reconstitué un intérieur d'Europe du Nord, avec hautes fenêtres à croisillons, napperons et meubles massifs. L'arrivée d'Hanna, qui entend récupérer la maison, confisquée à ses grands-parents en 1948, vient menacer l'équilibre. Comme l'explique l'auteur, Wladimir Yordanoff, acteur talentueux (notamment chez Françon, Chéreau ou Engel), dont Droit de retour est la première pièce, «les souvenirs ne sont pas les mêmes pour tous»: ceux du passé communiste, avec son lot de lâchetés (Edwina a été vingt ans plus tôt victime d'une dénonciation anonyme) et de petits arrangements, et ceux de la spoliation. Sûre de son bon droit, Hanna se trouve face à une réalité moins tranchée: la vie a continué, et les spoliateurs ne sont pas que des salauds.
Inconciliables. Droit de retour est l'histoire, dit encore Yordanoff, d'«une réconciliation qui s'opère entre le droit du sang (c'est à ma famille, donc c'est à moi), et le droit du sol (je suis né là, je veux y mourir)». Face à deux logiques inconciliables, Hanna, Edwina et Willy finiront par trouver un arrangement, «une troisième voie entr