Menu
Libération
Critique

Meg Stuart, niveau inférieur

Article réservé aux abonnés
publié le 28 septembre 2000 à 4h50

Deux danseurs tripotent d'autres danseurs dont l'image est projetée sur des tables. Ils les effacent avec du sable, les redessinent. Ils sont au niveau - 1 et on les observe en plongée de l'entrée de Beaubourg. Jusque-là, tout va bien, du moins on patiente gentiment. C'est la rentrée, les professionnels en profitent pour faire des relations publiques. Puis on passe le contrôle des billets et on se retrouve un bout de scoubidou dans la main, que l'on mâchouille pendant toute la durée de Highway 101, parcours chorégraphique proposé par Meg Stuart et sa compagnie Damaged Goods («biens abîmés»).

Déception. On connaît les qualités de la chorégraphe plus bourlingueuse qu'américaine, sa façon entière de s'engager dans les projets les plus déstabilisants, ouverts sur l'expérimentation, sa manière de concevoir la danse comme des états de corps à partager avec d'autres, sa nervosité toute contemporaine, son souci à vif de la composition et de la gestuelle. Bref, on fait plus que respecter son travail et c'est douloureusement qu'on n'adhère pas à son spectacle ­ performance-parcours conçue avec le metteur en scène allemand Stephan Pucher et le vidéaste-photographe espagnol Jorge Leon ­, présenté à Bruxelles, à Vienne et qui échoue à Beaubourg dans le cadre du Festival d'automne.

Visiblement, l'équipe n'a pas trouvé comment inscrire son projet dans le bâtiment. Il est cantonné au niveau - 1, ne trouvant la distance avec la structure que lorsque les danseurs se tiennent immobiles sur le pa