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Libération
Critique

Soirée télé sur les quais

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publié le 28 septembre 2000 à 4h50

Komplexkapharnaüm est le nom étrange d'un collectif auquel on ne peut pas reprocher de jouer l'opportunisme ou la survente. Pas facile à mémoriser, cet intitulé: on imagine une bande d'agitateurs gentiment gauchos comme le théâtre de rue en compte à la pelle, à l'étroit dans ses postures élimées. Or, il est plutôt question ici d'oeuvrer sur l'image et de la rendre à la rue; de mêler la vidéo à la déambulation, la construction du lien social à l'écriture fictionnelle. En somme, joindre les techniques artistiques pour donner naissance au SquarE.

SquarE: une télé locale déplace studios et caméras de ville en ville, pour remettre sur le tapis l'idée modeste mais concrète du dialogue et du spectacle qui se crée en situation. Depuis lundi, les dix membres du collectif, né en 1996 à Villeurbanne et dont on avait déjà entendu parler il y a deux ans à l'Abattoir de Chalon-sur-Saône, avec En cours Agora (un patchwork de tentatives scénographiques), ont posé télés, bancs de montage et machine à café dans les locaux administratifs de la Guinguette Pirate et du Batofar, à Alfortville. Après Mantes-la-Jolie et Bagnolet, SquarE étend ses ondes dans le XIIIe arrondissement de Paris.

Sons et rythmes. Le projet est simple: dans la journée, deux équipes de tournage partent à la rencontre des habitants du quartier et recueillent leur vécu. Durant la nuit, Pier et François montent les rushes, les habillent de sons et de rythmes, avant de les projeter auprès des noctambules des deux scènes parisien