En amont d'«Esther Kahn», il n'y a pas seulement un texte, celui d'Arthur Symons dont est adapté le film.
Il y a aussi beaucoup de photogra-phies, qu'Arnaud Desplechin a collectées pour les montrer à son coscénariste Emmanuel Bourdieu.
Ces photo-graphies ou peintures les ont suivis tout au long de l'écriture. Nous avons demandé au cinéaste de nous confier certaines de ses images et de les commenter.
«Attention au bébé» de Jacob A. Riis, 1890. «J'adore cette image. Le geste de la mère est indécidable. On ne sait pas si c'est un geste de violence ou de protection. Peut-être les enfants se protègent-ils d'elle. J'aime beaucoup aussi le fait qu'elle disparaisse. Il y a souvent de très beaux effets de flou dans les photos de Riis.»
«Atelier clandestin dans un logement de Hester St»
de Jacob A. Riis, 1890.
«Riis a fait beaucoup d'images d'ateliers clandestins à New York. Sur l'une d'elles, on voit une femme qui ressemble trait pour trait à ma grand-mère. Celle-là me touche par sa composition, les deux regards vers l'objectif, le sourire de la fille, et cette figure à gauche qui disparaît dans le flou.»
«Lunchtime», de Lewis Hine, 1915.
«J'adore cette photographie. Il y a pour moi quelque chose d'extrêmement brutal dans le visage de ces trois soeurs, dans l'immédiateté de leur présence. Je la trouve d'une force incroyable.»
«Children playing in a close, parkhead area» d'Oscar Marzaroli, 1967.
«Je me suis beaucoup inspiré des travaux de Marzaroli sur Glasgow dans les années 60. Son Glasgow m'