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Libération

La sortie soignée d'un film fragile

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publié le 4 octobre 2000 à 5h01

A l'heure où un film perd jusqu'à 40 % de sa fréquentation en seconde semaine, distribuer un documentaire tel que Monsieur contre Madame suppose une conception autre de la consommation du cinéma. Pour Daniel Chabannes, d'Epicentre films, distributeur du film de Claudine Bories, «Dans le cas d'un film fragile, ce n'est pas la multiplication des salles et des séances qui fonde la rencontre avec le public, mais l'assurance d'un temps accordé à sa distribution.» A Paris, Annie Thomas, qui dirige le Studio des Ursulines, s'est engagée à passer le film pendant au moins trois mois, à raison de plusieurs séances hebdomadaires dont l'une, régulière (le mardi à 21 h), sera animée de débats entre la réalisatrice et un représentant d'associations en rapport étroit avec la question du film. Epicentre a ainsi travaillé en partenariat avec la CAF, SOS papa, le Planing familial, la Cour d'appel, l'Ecole de la magistrature et les structures de médiation. Le CCAF (comité d'entreprise d'EDF-GDF) édite en outre, avec l'Acid (Agence du cinéma indépendant pour sa diffusion) un quatre pages sur le film. Tout cela a été possible grâce à une aide du CNC (Centre national de la cinématographie). «Cinq copies ont été tirées, poursuit Chabannes. Outre la copie pour Paris, une autre circulera en banlieue où le film a été tourné, et trois en province, dans les réseaux d'art et essai. Ces quatre copies seront aussi accompagnées de débats entre équipe du film et associations.» Rappelons que l'engagement sur