Gaspar Van Wittel arrive à Rome, carrefour des artistes européens, en 1674 alors qu'il a la vingtaine. Venu d'Amsterdam, il apporte avec lui la manière de l'école du Nord: des paysages réalistes, précis, sur lesquels la lumière se diffuse. Le palais Barberini à Rome a bien voulu prêter au Cercle culturel du Panthéon 80 peintures de sa collection du XVIIIe siècle parmi lesquelles figurent quatre joyaux de l'art de Van Wittel.
Van Wittel fait simple. Celui qui sera surnommé par ses collègues «Gasparo aux lunettes» fera de l'art du paysage un genre à part entière, qui eut une grande influence tout au long du XVIIIe: le védutisme (d'il veduto: la vue). Il apporte la simplicité de la nature en réponse à l'artifice du rococo.
Topographe de formation, Van Wittel se sert de dessins préparatoires quadrillés pour peindre ses paysages, a tempera ou à l'huile. On connaît plus de cent vues de Rome de sa main, et son élection en 1711 à l'Académie Saint-Luc, la confrérie romaine des artistes, témoigne de sa reconnaissance.
Les quatre paysages aujourd'hui exposés à Paris sont autant de combinaisons d'un réalisme minutieux et d'une grâce rendue par de subtiles associations de tons blancs et bleutés et par les fluidités de l'a tempera sur parchemin. Gaspar Van Wittel peint des monuments emblématiques de Rome, le château Saint-Ange ou la villa Médicis, sans rien céder au pittoresque. Ceux-ci ne sont d'ailleurs pas les véritables héros de la composition, où ils sont relégués sur le côté. Le sujet,