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Libération

Le mystère Delon se dégonfle

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La biographie «sulfureuse» de l'acteur joue la prudence.
publié le 5 octobre 2000 à 5h03

Lorsqu'il s'agit de vendre un produit, l'éditeur Flammarion sait bien faire les choses. La biographie non autorisée d'Alain Delon est un exemple vigoureux de ce génie commercial contemporain qui consiste à créer de toutes pièces un malentendu pour le faire gonfler en «événement». En revanche, lorsqu'il s'agit d'éditer correctement un livre, il ne semble y avoir plus personne chez Flammarion: dès la première ligne du chapitre I des Mystères Delon, on trouve une faute d'orthographe si énorme («Tu étais faites...») qu'elle jette une ombre poisseuse sur le sérieux de toute l'entreprise, le respect dû au lecteur et le simple amour du métier.

Théâtre judiciaire. Le malentendu fondateur entretenu autour du livre de Bernard Violet, c'est évidemment le théâtre judiciaire qui a servi de toile de fond à son élaboration et dont l'entreprise promotionnelle organisée autour du titre voudrait faire la seule justification : puisque Alain Delon a tout fait pour interdire ce livre, via un procès qu'il a finalement perdu, c'est que ce livre comporte des révélations si brûlantes et explosives qu'elles lui sont insupportables, donc vraies. Ce syllogisme a semble-t-il suffi à aveugler le carrousel médiatique qui, de VSD en Karl Zéro, ne cesse de tournoyer autour de l'objet du litige, en surenchérissant sur sa dimension sensationnaliste, depuis sa sortie il y a six jours.

Une sortie en forme d'opération commando avec option camouflage: échaudé par le procès intenté par Delon après que le synopsis de