Baricco écrivit Novecento pour un comédien, Eugenio Allegri, et un metteur en scène, Gabriele Vacis. Ce n'était pas à proprement parler une pièce de théâtre, mais une histoire offerte à des hommes de théâtre, le texte fut publié comme un court roman en 1994, sous le titre Novecento, un monologue. Mais Allegri et Vacis s'en étaient emparés et en firent un spectacle qui n'a jamais cessé d'être donné en Italie depuis bientôt sept ans, au point même qu'Allegri semble ne plus savoir s'en distinguer. Tornatore en fit un film facultatif.
Ecrivain de première force. En Italie, Baricco est une star, et un écrivain de première force, en France, où il reçut le prix Médicis étranger pour son meilleur livre, les Châteaux de la colère, son nom est attaché à la réussite commerciale d'un petit livre-fable, Soie, dont plus d'un million d'exemplaires ont été vendus en Europe. Novecento est du même tonneau.
Novecento raconte l'histoire de Danny Boodmann T.D. Lemon Novecento, «le plus grand pianiste qui ait jamais joué sur l'Océan», et pour cause: né sur le transatlantique le Virginian, de toute sa vie, il ne mit jamais le pied à terre. On l'a trouvé là dans une boîte en carton sur le piano des premières classes, né du jour, abandonné par des émigrants de troisième classe qui n'avaient pas les moyens d'affronter les services américains avec un bébé sur les bras. On saura toute l'histoire, ce n'est pas Novecento qui la raconte, mais son meilleur ami, incarné par un formidable Jean-François Balmer.