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Libération

Rature sociale chez Casterman

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Huits salariés en grève de la faim contre leur licenciement.
publié le 5 octobre 2000 à 5h03

Voilà sept jours que s'écrit une histoire de mauvais genre au royaume de Tintin. Huit salariés des éditions Casterman font grève de la faim afin de protester contre leur licenciement pour «faute grave». Une crise révélatrice d'un climat social empoisonné depuis le rachat de Casterman par les éditions Flammarion en novembre 1999. Au point de provoquer l'ire d'un auteur phare, Jacques Tardi, qui, solidaire avec les grévistes, affirme aujourd'hui «ne plus reconnaître sa maison d'édition».

Transfert à Flammarion. En sortant de l'ascenseur qui mène aux locaux parisiens de Casterman, le visiteur bute sur une chambrée de sacs de couchage où les grévistes campent jour et nuit pour obtenir la levée de leur sanction. La plupart sont des VRP de longue date de Casterman ­ dix à trente ans d'ancienneté. Tous font partie des salariés qui ont refusé au début de l'été leur transfert chez Flammarion (20 refus sur 29 personnes concernées) ­ par manque d'assurances précises ou pour des baisses de salaire programmées par le repreneur. Sept d'entre eux ont reçu le 24 juillet une lettre de la direction suspendant leur activité, avec maintien de salaire, en attendant l'issue du plan social en cours de négociation. Il leur est reproché d'avoir conservé, jusqu'au 20 septembre, les bons de commandes passées avec les libraires visités, malgré un rappel à l'ordre par lettre recommandée le 21 août.

«Cela représentait 50 000 titres, plus de 3 millions de francs, dit Jacques Simon, PDG de Casterman. Une fau