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Libération
Critique

Jazzmatazz de tout son soul

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publié le 6 octobre 2000 à 5h07

En 1991, Gangstarr, duo rap composé de Guru et DJ Premier, apparaissait au festival de jazz de Juan-les-Pins. Il ne resta que cinq minutes sur scène. Après avoir écouté le titre Jazz Thing, qui rendait hommage à John Coltrane et consorts, les programmateurs avaient cru bon d'inviter ce qu'ils croyaient être un croisement entre jazz et rap. Mais on leur coupa le micro sous les huées du public. Depuis, Guru a pris sa revanche.

A l'aube de la sortie du troisième Jazzmatazz, le tout New York se bouscule à l'entrée du Shyne. Les deux premiers volumes expérimentaient une fusion entre jazz et rap, ce qui a valu au rappeur de parcourir tous les festivals d'Europe aux côtés de Donald Byrd, Courtney Pine ou Roy Ayers: «A l'époque, dans la même catégorie, il y avait les Digable Planets, les Dream Warriors, se souvient Guru. Aujourd'hui, on n'entend plus parler de ces groupes. Quand tu restes coincé dans un registre, tu finis par disparaître. J'ai monté mon propre projet car je ne voulais pas que Gangstarr porte cette étiquette "jazz-rap", même si nous étions les précurseurs de cette tendance. Avant nous, tout le monde samplait James Brown. Des DJ comme Premier, Pete Rock, Eazy Mo Bee ont changé la donne en samplant du jazz, juste pour faire des bons disques de hip-hop originaux.»

Standards. Pour l'heure, depuis sa cabine de DJ, Premier chauffe la salle remplie de VIP (Beenie Man, Kelis...) en jouant des vieux standards de rhythm and blues ou de soul, car le troisième volume de Jazzmatazz