Helen Merrill, ce soir à 21 heures au New Morning, 7-9, rue des Petites-Ecuries, Paris-Xe; tél.: 01 45 23 51 41. De 110 F à 130 F.
Bien plus que la conséquence d'une fantaisie au parfum exotique ou d'une stratégie World Company, son nouveau CD à l'intitulé carte de visite, Jelena Ana Milcetic a.k.a. Helen Merrill, constitue l'aboutissement (provisoire?) d'un interminable périple cosmopolite.
Vocaliste itinérante. Née le 21 juillet 1930, à Manhattan, de parents croates, Helen Merrill (son pseudonyme d'«artiste») était en effet appelée à connaître une étrange carrière de vocaliste itinérante. Après avoir débuté dans le Bronx à seize ans, puis côtoyé, entre New York et Chicago, Aaron Sachs (qu'elle épouse à 17 ans), Earl Hines, Quincy Jones (l'arrangeur de son premier disque), Ben Webster, Bud Powell et Clifford Brown, elle pouvait se targuer, à 32 ans, d'avoir déjà acquis la notoriété au Brésil, à Londres, à Paris (grâce à Nicole et Eddie Barclay) et à Rome. Peu de temps après, soumise aux plaisirs imprévisibles du vagabondage et surtout peu sensible aux honneurs que son talent (pourtant salué par les plus grands, de Miles Davis à Gil Evans, de Cannonball Adderley à Gerry Mulligan) peut lui rapporter, elle décide de partir s'installer au Japon. Pendant six ans, elle va y multiplier les activités, produisant notamment des émissions pour le compte de diverses stations de radio ou chaînes de télévision entre deux enregistrements d'albums parfois influencés par le folklore nippon (e