Londres de notre correspondant
Au Royaume-uni, la carte «UGC illimité», en service depuis le 10 juillet, ne provoque pas de scandale. Aucun procès retentissant intenté par des exploitants de salle, aucune pétition de réalisateurs ni de critique du ministère de la Culture. Le débat entre partisans et adversaires ne dépasse pas le cercle des professionnels. D'un côté de la Manche, la cacophonie; de l'autre, le silence.
Interrogée, la Société britannique des distributeurs de films (SFD), pourtant concernée au premier chef, s'abstient ainsi de tout commentaire. «Dans cette affaire, nous sommes neutres», explique-t-on au siège de l'association. Ici, les litiges se règlent entre avocats. «Nous ne sommes pas comme la France un pays de cinéphiles», regrette pour sa part un distributeur. Il faut dire aussi que, pour les Britanniques, c'est déjà une vieille histoire. L'ancêtre de la carte UGC a été commercialisé pour la première fois par Virgin Cinemas en avril 1999. Le Megapass fidélisait moins ses détenteurs que son cousin français: il ne courait que sur un mois ou huit semaines et coûtait 15 ou 25 livres sterling (environ160 ou 270 francs). Il fallait l'utiliser au moins une fois par semaine pour rentrer dans ses frais.
Succès sans chiffre. UGC a hérité de la formule en rachetant les 39 salles de Virgin au printemps dernier. Son service de presse affirme que Megapass a remporté un «succès phénoménal», mais refuse de communiquer le moindre chiffre. L'exploitant français, au vu des résu