Tokyo correspondance
Il y a les inconditionnels. Ceux qui, comme Toshichaki Yamaguchi, kinésithérapeute à Osaka arrivé là avec sa femme dès six heures du matin, s'avouent «très fiers que le Japon soit le premier pays à rendre ainsi un véritable hommage à John Lennon». Une cohorte de fans nippons moins soucieux de vérité historique que de détails personnels, de beaux décors et d'émotions. Ceux-là, venus en masse assister lundi à l'ouverture du musée John Lennon à Saitama, à trente kilomètres de Tokyo, sont repartis contents, avec une bonne brassée de souvenirs labellisés et vendus au prix fort. Tee-shirt Imagine, set de table «Dakota House» (l'immeuble new-yorkais où habitait le Beatle), reproduction miniature du piano blanc de l'artiste. Sans oublier les fac-similé des compositions originales du chanteur, vendues sous-verre près de 2500 francs pièce.
«C'est pour eux que nous avons fait ce musée», raconte Rie Ando, l'une des guides anglophones embauchée par la compagnie de travaux publics Taisei, promoteur du musée installé dans un complexe sportif. «Depuis le concert historique des Beatles à Tokyo, en 1966, les fans ici s'arrachent tout ce qui touche à leurs idoles. A des dizaines de milliers de kilomètres de Liverpool, le Japon est le pays qui compte le plus de beatlemaniaques.»
Mais il y a aussi les autres. Tout aussi fans du groupe, mais beaucoup plus critiques sur l'ouverture de ce premier musée Lennon au monde, inauguré par Yoko Ono en personne le jour du soixantième anniv