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Interview

Patrick Sommier «Retrouver un sens épique»

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Patrick Sommier reprend la Maison de la culture de Bobigny:
publié le 16 octobre 2000 à 5h24

Nommé mardi dernier directeur de la Maison de la culture de Bobigny (MC 93) pour quatre ans (Libération du 12 octobre), Patrick Sommier doit prendre ses fonctions le 1er novembre. Agé de 51 ans, il retrouve une maison où il a déjà passé dix ans ­ de 1985 à 1995 ­ en tant que conseiller artistique. Il précise pour ses premiers projets.

Votre candidature a été approuvée «à l'unanimité» par les tutelles (ville, département, Etat) qui auditionnaient les candidats. Comment les avez-vous convaincues?

Je leur ai parlé de théâtre et seulement de théâtre, à une époque où on a l'impression qu'il s'agit presque d'un gros mot. Dans les débats aujourd'hui, on discute de tout sauf de ce qui est pour moi l'essentiel: les auteurs, les récits. L'enjeu du public est d'abord celui-là: faire qu'il se sente un protagoniste, directement concerné par ce qui se dit sur scène. Nous manquons aujourd'hui au théâtre d'un sens de l'épique, du tragique. Je rêve de trouver un texte qui correspondrait aux Perses d'Eschyle.

Vous pensez que de tels textes n'existent pas?

Certains artistes ont exploré cette veine, qui n'a rien à voir avec le «théâtre du quotidien». Je pense au Russe Lev Dodine avec Gaudeamus ou Frères et soeurs, à l'Américain Peter Sellars, au Hongrois Arpad Schilling. En somme, je crois toujours aux grands soirs du théâtre, et ce sont eux que je voudrais retrouver.

Comment allez-vous procéder?

Je voudrais relancer des commandes d'oeuvre, peut-être autour d'un couple auteur-metteur en scène. Je considère que la commande est l'une des missions du service public. Je veux d'autre part que Bobigny redevienne un véritable lieu de fabrication de spectacles. Je voudrais aussi, à intervalles réguliers, inviter ici quatre ou cinq écoles d